Alçay : La grotte d'Azaleguy (massif des Arbailles) initiation spéléo
Sur la commune d'Alçay, à Ahusquy, sur le flanc sud du Lomendi, se situe la grotte d'Azaleguy (Azalegiko karbia) . Cette grotte qui est mentionnée sur les cartes IGN est également connue sous le nom de grotte de Millevaches, du fait que son grand porche leur permettait de s'y abriter .Elle est également connue par la mythologie basque. On raconte qu'un monstre y habitait : Herensuge, le serpent à 7 têtes.(qu'on assimile parfois à un dragon de la mythologie basque).
On pourra trouver sur internet ou dans des bibliothèques spécialisées diverses interprétations de sa neutralisation.
C'est dans le cadre d'une activité du CPIE Pays Basque d'initiation à la spéléo et encadrée par le guide spéleo ALEXIS AUGUSTIN que je pû la visiter.
Elle était présentée ainsi
Initiation à la spéléologie à la grotte d'Azaléguy (près d'Ahusky dans le massif des Arbailles) appelée aussi grotte des mille vaches parce que les troupeaux viennent s'y abriter. L'entrée, connue de longue date, est un lieu appartenant à la mythologie basque. Il faut environ 30 mn de marche d'approche pour l'atteindre, la progression y est principalement horizontale, toutefois le franchissement de trois obstacles techniques est nécessaire (main courante, montée sur échelle de quelques mètres et descente en rappel de 7 m)
Découvrons son accès
Plan de situation
Accès à la grotte d'Azaleguy
Coupe et schéma de la grotte (trouvées sur internet)
Descriptif:
Se rendre tout d'abord au col où on garera les voitures. pour cela, se rendre à Ahusquy (via la route de Mendive D417 ou celle de Behorleguy D117). Arrivé au col d'Ibarburia au dessous de l'auberge d'Ahuski (table d'orientation), descendre la D117 direction Aussurucq (ou Alçay). Ignorer la premiere route à gauche qui mène aux cayolars d'Heguilore et de d'Olhatzezarre, puis prendre la 1ere piste à droite qui mène au cayolar d'Eltzegagnia.
Bien vite la piste est goudronnée, et jusqu'au cayolar elle est en bon état.
Le cayolar dépassé, poursuivre sur la piste (état moins bon) jusqu'au col d'Eltzegagnia 905m (col entre le Lomendi et le Lecharre). S'y garer.
Descente vers le porche de la grotte :
Attention: cette descente est raide , il n'y a pas de sentier réel, et si on passe par l'herbe , elle peut être glissante.
La grotte étant située plus au nord-ouest , et 150m plus bas, il faut descendre ce dénivelé, puis par une sente horizontale se diriger vers une combe plus au nord-ouest pour atteindre le porche d'entrée de la grotte cachée dans un bosquet .
La descente s'effectue en utilisant au mieux les sentes de bêtes , qui ne sont pas forcément plates (se méfier des trous de sabots). On peut descendre directement sous le col, ou commencer par une descente en écharpe pour choisir le mamelon de son choix.
Compter 20-30 mn de descente.
L'entrée de la grotte:
Elle est très grande et plate. On comprend pourquoi les vaches l'utilisaient pour s'y abriter ou reposer.
De gros blocs occupent son fond.
Le randonneur s'arrête à ce niveau .
La visite des galeries ( en initiation spéleo- nous étions 8 + le guide ) :
Il faut tout d'abord remonter au milieu des gros blocs pour trouver une petite ouverture montante où l'on va s'introduire. Ce passage passé ( une dizaine de mètres), on atteint une salle plus grande , toujours montante. Le sol est toujours incliné , occupé par des débris qu'il faut remonter. On se croirait en montagne dans un pierrer. Des traces de sentier existent ( passages antérieurs de spéléos) .
Au haut d'une montée, petit replat et nouvelle salle qu'on traverse en restant bien sur la droite, compte tenu de l'existence d'un puits sur la gauche.
On continue la montée jusqu'à arriver à un endroit où aboutit, une dizaine de mètres au dessus de nous, une galerie supérieure .
Le guide va remonter la galerie principale et faire un grand détour (j'ignore comment elle est) pour équiper la galerie supérieure. Il pose une échelle de corde spéléo et une corde d'assurance.
Il faut alors remonter le mur sur la gauche avec cette échelle spéleo alors qu'il nous assure avec la corde placée à côté à laquelle nous nous sommes attachés.
(la démo qu'il nous fait parait facile. En fait , ce n'est pas le cas. On ne peut placer son pied dans les barreaux que si on est éloigné de la paroi , et parfois même le pied glisse sur le barreau. On trouvera le coup, en mettant l'echelle perpendiculaire à la paroi , l'un d'entre nous tenant l'echelle . ).
En sortie de la montée, c'est une galerie moins inclinée mais glissante qui nous attend. On utilisera la main courante placée pour s' assurer.
Des concrétions apparaissent, on peut les voir sur le plafond et sur le sol. Bien évidemment, il ne faut pas les toucher ni involontairement et encore moins volontairement.
On fera dans la partie haute de la galerie la pause repas, pendant que le guide équipe la partie suivante.
La partie suivante sera la plus la plus chaude de notre initiation. Il s'agira de traverser une faille en opposition, assuré par la corde fixe placée, surmontant du vide. La sortie n'étant pas évidente non plus. En bout , on aboutit à une grande salle , dont le fond côté gauche est occupé par de l'eau. (des gouttes tombées du plafond font des ronds).
On ne descend pas vers ce fond, on reste côté droit et on va remonter la galerie , remontée qui se termine par un vide. Avec une corde placée là, on gravit ce mur .
Nouveau petit replat au-dessus, et nouvelle salle avec une grande hauteur.
On s'arretera là, ayant parcouru 60% de la grotte.
Retour au passage chaud et malaisé, puis la galerie où on s'est arrêté ( on récupérera les sacs qu'on y a laissé) , puis descente en rappel du mur qu'on a gravi avec l'échelle .
Descente ensuite de la galerie principale et son pierrer, puis le passage étroit au terme duquel on voit le jour. On rejoint l'entrée de la grotte.
Retour au col:
Après s'être partiellement dévêtu , il faudra remonter au col. Tout d'abord ce sera la sente horizontale , puis on utilisera au mieux les sentes montantes des bêtes pour prendre de l'altitude.
Enfin on arrive au col où on pliera tout le matériel ( casque - gants- baudrier -combinaison) .
Reste à redescendre doucement la piste jusqu'au cayolar, puis son accès goudronné, puis avec la D117 revenir vers la vallée.
Que dire au final de cette visite ? Tout d'abord, son accès n'est pas facile et il faut rester prudent lorsqu'on descend ( il y a moins de bêtes qu'avant et les sentes ne sont pas évidentes) .
Le porche d'entrée de la grotte est très grand, c'est à voir, du moins en photos.
La visite des galeries est réservée aux spéléos, donc n'y aller qu'avec un guide.
La progression est montante, ce n'est pas une galerie plate.
Et au retour, il faut remonter 150m sur un versant raide pour rejoindre le col.
A noter (d'après Alexis) : une liaison avec le gouffre voisin du Yéti existerait
Données de la randonnée : n'ayant pas pris le gps, pas de données précises. mais compter un D+ (et D-) de 250m (dont 150m pour l'accès à la grotte et 100m dans la grotte).
Dans sa revue ETHS UEILHS DETH GAVE - N236 de JUIN 2014 ,(qu'on peut lire sur internet) le groupe GROUPE SPELEOLOGIQUE OLORONAIS raconte sa visite de la grotte (article de Robert Cazetien) :
Dimanche 04 mai Participants: Christine Gastéréguy, Henri Laborde, Didier Marion, Daniel Kircher, Nathan Garbe Valentin et Robert Cazetien. Après 1h de route depuis Oloron, et en suivant la petite route qui traverse le village d Alçay pour filer vers l ouest sur bien 10km, puis prendre la piste vers le Cayolar Eltzegania, nous arrivons au col qui surplombe la zone de la grotte. 20mn de descente vers l ouest en recoupant les courbes de niveaux et nous voilà sous l immense porche de calcaire, pourtant bien caché dans un écrin de végétation. Sur les parois, des croix ressemblant à la croix des templiers, dont la couleur rouge est presque effacée par le temps. Il est temps de manger ; Mais Robert et Valentin ont oublié leur repas dans la voiture ; et comme Valentin veut son sandwich au fromage de chèvre, il retourne les chercher : 30mn aller-retour; quand on voit la pente à remonter, belle prestation. Enfin, nous pénétrons dans la grotte; grands volumes et plafond haut, parfois de plus de 30m, souvent plat, comme une limite de stratification ou de grands diaclases. Pendant un moment, nous ne cessons de monter, sur de fortes pentes souvent couvertes d éboulis. Montée d une paroi 70 de 8m sur corde déjà là; Pose d une main courante sur zone un peu chaude. Très peu de stalagmites, stalactites et draperies ; les parois sont en bonne partie recouvertes de dépôts de remplissage quaternaire ; graviers mêlés d argiles, brèches qui remontent haut, entaillées par des crues ultérieures. Puis, après une très grande salle, la descente commence, dans un étroit couloir entre 2 diaclases, que Christine et Henri équipent ; main courante et puits de +/- 10m, suivis d une succession de petites descentes avant une zone de ressauts qu il faut en partie équiper Et on arrive au cul de sac. A l altimètre, +/- 950m, alors qu on est parti de +/-760m. Le retour avec déséquipement par Nathan et Valentin, sous la supervision, les très bons conseils et la patience de Christine. Ils se débrouillent bien. Didier trouve des ossements d animaux, assez gros, mélangés et pris dans la gangue de graviers quaternaires ; manifestement, ils sont anciens et remaniés. Au sortir de la grotte, il fait beau et chaud ; Heureusement, un petit vent nous rafraichit pendant la remonté jusqu au col ou sont garées les voitures. Au col, altitude 905m ; donc, au fond e la grotte, nous étions plus haut que les voitures, certainement très proches de la surface Ce fut une jolie balade avec de plus, entrainement et formation pour nos jeunes spéléos Robert Cazetien Compte rendu de la même sortie par Henri Laborde. C est sur place au club que l on définit la destination de la journée. Nous irons dans cette grande grotte, quitte à changer d objectif si le secteur est sous la brume. Il ne faut pas oublier que l accès est difficile à trouver dans ce genre de conditions. Finalement si ce n est pas le grand beau temps comme l avait annoncée la météo, le ciel est de la partie. Mieux, nous trouverons l entrée au premier coup! Par contre, face à l appétit gargantuesque de nos jeunes, Aurélien fera un aller-retour record (28 mn!) pour aller récupérer deux casses croutes. Il est prêt pour les courses à la montagne de la saison mais la prochaine fois, il vaudra quand même mieux qu il s entraine sur des pentes moins accidentées. Lorsque l on arrive sur cette grotte, on est toujours impressionné par les dimensions du porche. Plus grand que Napia. Une ancienne murette de pierres nous indique qu autrefois l abri servait à parquer du bétail. On peut penser que les premiers hommes ont dû l utiliser pour leurs besoins vitaux. En plus, elle est située plein sud. ETHS UEILHS DETH GAVE - N JUIN 2014 Page 12 |
Une illustration en photos de la randonnée